Interview

Aline: Comment t'es venue l'idée de faire un roman ?

Arnaud: Très bizarrement ! Je me trouvais dans un cours d'histoire médiévale. On étudiait un document sur le comte d'Anjou, une espèce de seigneur typique du Moyen-Age très cruel et qui allait de temps en temps à Rome se faire absoudre de ses péchés. Il avait un nom un peu spécial 'Foulque Nerra'. Le nom m'a comment dire un petit peu intrigué, je l'ai griffonné sur une copie, j'ai laissé mon esprit divaguer et j'ai transformé très vite le nom. A partir de là débuta le délire de cette pseudo histoire.

Al: Et ensuite ?

Ar: à partir de là tout a commencé. Le lendemain je partais en vacances et dans l'avion je dessinais une carte, des runes, puis une fois en villégiature une chronologie. Trois semaines plus tard j'avais une base, j'ai précisé de plus en plus puis en juin 2003 je commençais à écrire les premières pages.

Al: Pourquoi avoir écrit un roman et pas des nouvelles ?

Ar: Les nouvelles c'est sympathique car court, parfois ça relève d'une plus grosse œuvre mais le problème c'est qu'on ne s'engage pas à fond sur les personnages, le cadre. Moi j'aime faire l'architecture d'un monde, ses codes. L'envie de faire un livre existe en moi depuis longtemps, je l'ai réalisé c'est ça en moins.

Al: D'où vient ton inspiration ?

Ar: Celle-ci est construite à partir de multiples choses. On ne peut pas cacher que l'influence vienne de Tolkien et du SDA, mais aussi des « Livres dont vous êtes le héros », les jeux de rôles, les mangas. Il y a aussi une inspiration plus scientifique comme l'histoire et la géographie ainsi on fixe un vrai cadre et on peut remanier et se permettre des modifications.

Al: Et t'as jamais eu l'impression de pomper des idées ou de t'en être faire piquer ?

Ar: Tu te réveilles un matin, tu loues un DVD et tu t'aperçois que quelqu'un a eu la même idée que toi, t'as l'impression que tu t'es fait piqué l'idée, et puis tu as peur de passer pour un plagiat, au final tu te dis que tout le monde est formaté par le même inconscient collectif dans la fantasy ...

Al: Certaines personnes de ton entourage pense que ton livre s'inspire du SDA et peut être un peu trop, que réponds-tu ?

Ar: Je n'ai pas à cacher que Tolkien est l'inspiration de base, c'est lui qui a créé le genre. Il y a des gens qui ont écris avant moi qui ont de l'expérience mais eux aussi ont bien repris certaines idées. De surcroît Tolkien lui-même n'innove pas partout, il s'inspire de légendes anglaises, germaniques du mythe arthurien. Mais le créateur du SDA a tout détaillé, il a fait une chose titanesque. Pour défendre mon beurre je dirai que contrairement à Tolkien tous mes personnages jouent un rôle, femmes et hommes contrairement à ce qui fut réalisé dans le SDA. Oui il y a le grand méchant, oui il est motivé par la soif de la conquête, après il faut entrevoir le pourquoi du comment.

Al: Et tu penses te départager des autres comment ?

Ar: Mes personnages sont plus nombreux, un petit nombre de rôles principaux mais un grand nombre de personnages secondaires qui vont à tour de rôle prendre le pas sur les « héros » parce que sans eux, sans un coup de pouce, de la chance ils ne peuvent pas réussir ou survivre. En plus j'ai essayé de travailler les personnages, de les fouiller, de leur donner une consistance.

Al: A propos de l'écriture de ton roman, penses-tu avoir un style classique, personnel ?

Ar: Un style d'écriture classique, et puis on tente d'avoir un style thriller/roman policier dans les phases de suspens et d'action. Je préciserai aussi que certains moments du livre me sont « dictés » par une chanson que j'écoute, un bon rock pour les phases d'un combat, une musique très douce pour les moments tendres.

Al: Pour ce qui est de l'histoire et de tes personnages t'es tu inspiré de choses réelles ?

Ar: L'histoire a été créée ex-nihilo. Pour ce qui est des lignages, généalogie c'est l'histoire de France, en géographie c'est tout ce que j'ai appris en DEUG et en Licence: géologie, géomorphologie le tout saupoudré de magie. Pour les personnages hormis ceux de troisième plan, les principaux sont tirés de moi, de mes amis, des mes connaissances qui m'ont inspiré par leurs caractères, leur bonhomie, les relations amoureuses: ce sont des versions idéalisées et modifiées à la sauce fantasy des gens qui me sont proches. Les personnages restent très médiévaux mais avec des caractères plus contemporains, grande gueule, décidé, engagé et entier.

Al: Ecrire un roman c'est long, tu t'es déjà retrouvé en manque d'inspiration ?

Ar: Jamais de syndrome de la page blanche, mais des problèmes pour amener, exprimer certaines situations ou pour éviter de faire comme ce que d'autres ont fait. Il y a eu des phases de ralentissements. Comme je ne faisais pas qu'écrire ce roman j'avais la tête ailleurs donc je ne me suis jamais braqué. Parfois je m'appuyais sur un ami ou mon frère pour améliorer une idée.

Al: Et justement comment tu imaginais les passages, les actions ?

Ar: Tout simplement lorsque j'ai écris le roman, je ne voyais pas les mots je ne racontais pas l'histoire, je la vivais comme si j'étais dans mon fauteuil devant mon home cinéma je visualisais la scène. Le roman ressemble peut être plus à un scénario plutôt qu'à un livre.

Al: Qui a fait les illustrations ? Toi ?

Ar: Oh non ! Je sais un peu dessiner mais je n'ai pas de vrai talent en ce domaine. J'ai cherché et j'ai trouvé sur le Net une personne à qui j'ai délégué ce travail. Cela m'a permis de me décharger d'un poids et surtout j'ai eu comme ça un regard extérieur, celui de Marije. Elle a fait un gros travail: esquisses, peintures sur bois. Pour ce qui est sur le site Web j'ai suivi les conseils d'amis déjà qualifiés, moi je n'ai réellement fait que la carte géographique dans un style très parchemin à la plume

Al: Maintenant que le livre est achevé que comptes-tu faire ?

Ar: Je dois le redéposer à la Société des Gens de Lettres pour le protéger au maximum, imprimer quelques chapitres pour les éditeurs, même si j'avais déjà un contact, car un roman illustré ce n'est pas super commun. Faut aussi convaincre de la viabilité économique. Si un éditeur me demande de faire des histoires annexes pourquoi pas. Et puis si la chance, Dieu et tout le reste sont avec moi, transformer ce livre en quelque chose comme une série, un dessin animé, un film. Là en ce moment je suis en train de travailler le site, j'attends encore des dessins et surtout je m'interdis de recorriger le roman.

Al: D'autres projets en vue ?

Ar: Le projet d'un essai sociologique, d'autres romans, la participation et l'écriture de courts métrages.

Al: Dernière question, comment peux tu m'inciter à acheter ton livre plutôt qu'un autre ?

Ar: De l'évasion: de l'aventure, de l'action, de l'amour. Des personnages qui ont de la gueule, qui jouent tous un rôle. On peut aller d'une situation romantique à une bataille en passant par une bagarre de taverne, les personnages ne sont pas des super héros, ils doivent et peuvent se reposer sur les autres, ils s'appuient sur de la coordination, de la stratégie. L'histoire elle ne finit pas forcément comme on s'y attendrait: « happy end » ou « bad end », des révélations. Il y a des espèces attendues et inattendues, des poèmes, de la passion ... La publicité on va la faire par le biais de teaser, de trailer, d'une couverture qui en jette et même en descendant les Champs-Elysées avec un t-shirt à l'effigie d'un personnage. Surtout achetez « La dernière chronique d'Yrneh »

Al: Merci d'avoir répondu.

Ar: Merci à toi

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